Seminal study on Bourbouze & Graindorge : rebuilding a myth of Haussmanian architecture
Fondé en 2005 l'agence de Grisha Bourbouze et Cécile Graidorge est déjà lauréates des AJAP de 2005-2006, en 2012 l'agence gagne l'équerre d'argent pour un projet de logement a Paris, celui que nous étudierons. Au cœur de leur pratique se situent deux concepts fondamentaux, un rapport de l'architecture a l'histoire, et une naïveté, qui en dépit des expériences des architectes, les poussent a être modeste, et a réfléchir en profondeur sur chacun des projets. C'est avec une grande attention qu'il conçoivent ces 10 logements, en répondant au contexte, la typologie, mais aussi un impératif contemporain clé : la durabilité. Cette architecture répond donc de façon convaincante le dualisme 'ville' – 'architecture' que B.Huet dénonce dans son article « L'architecture contre la ville » de 1986 – Et c'est en confrontation à ce texte, avec certains apports que nous tenteront de justifier en quelles mesures se bâtiment et une « réconciliation » de l'architecture et la ville. Finalement choisir un projet de logement pourrait être problématique, mais ce programme semble capital a étudier car il est véritablement l'unité de base qui constitue la ville.
Fondé en 2005 l'agence de Grisha Bourbouze et Cécile Graidorge est déjà lauréates des AJAP de 2005-2006, en 2012 l'agence gagne l'équerre d'argent pour un projet de logement a Paris, celui que nous étudierons. Au cœur de leur pratique se situent deux concepts fondamentaux, un rapport de l'architecture a l'histoire, et une naïveté, qui en dépit des expériences des architectes, les poussent a être modeste, et a réfléchir en profondeur sur chacun des projets. C'est avec une grande attention qu'il conçoivent ces 10 logements, en répondant au contexte, la typologie, mais aussi un impératif contemporain clé : la durabilité. Cette architecture répond donc de façon convaincante le dualisme 'ville' – 'architecture' que B.Huet dénonce dans son article « L'architecture contre la ville » de 1986 – Et c'est en confrontation à ce texte, avec certains apports que nous tenteront de justifier en quelles mesures se bâtiment et une « réconciliation » de l'architecture et la ville. Finalement choisir un projet de logement pourrait être problématique, mais ce programme semble capital a étudier car il est véritablement l'unité de base qui constitue la ville.
Situé a
Paris, a proximité de la Gare de l'Est il cherche a traiter
l’angle entre la rue Pajol et la rue Riquet de manière continue, à
la manière d’une façade dépliée pour valoriser le dégagement
exceptionnel dont bénéficie la parcelle sur l’emprise du faisceau
ferroviaire de la gare de l’Est.
La parcelle
est organisée en trois bandes perpendiculaires à la façade
principale rue Pajol. La bande centrale accueille les circulations
verticales et des loggias palières qui offrent une vue dégagée et
un prolongement commun aux logements. Les deux bandes latérales
accueillent les logements ; une travée superpose les logements
de petites tailles, l’autre les grands logements, imbriqués en
duplex.
Rencontrant ce projet, le promeneur est
frappée par la banalité du projet, mais il ne s'agit pas d'une
banalité qui rendrait le bâtiment invisible dans son contexte
Parisien, car le projet refuse de jouer au jeu du simulacre de
l'architecture Post-Moderne.
Celui qui observe le bâtiment est probablement, face a une série d'ambiguïté.. le projet semble banal, pourtant il est unique – le projet semble familier, pourtant il est étranger – le projet est intégré, pourtant il se démarque. L'essence du projet pourrait sembler fugace, mais c'est dans cet entre-deux qu'il s’assoit, et s'affirme, car ce projet n'existe pas dans son contexte, mais il est présent dans celui ci.
L'unicité de l’œuvre d'architecture
par rapport a la ville est pour B.Huet le fondement de la
contradiction entre la ville et l'architecture car la question qu'il
se posait était de savoir comment l'architecture comme œuvre d'art
peut exister dans la ville qui n'est pas une œuvre d'art.
L'architecture n'est pas une œuvre
d'art, mais l'art informe l'architecture. Le projet de Bourbouze &
Graidorge pourrait avoir certaines proximités avec des œuvres d'art
minimale, sans avoir la prétention d'en être une. Tout comme les
artistes du Land-Art, les architectes ont su « poser les
limites » de leur capacité a intervenir.
L'hardiesse du projet consiste
justement en cette éthique, en effet, il démontre une grande
exigence de soi, au sens que Nietzche devloppe "Chacun
est à soi même le plus proche". Pour JL Génard et Didier
Bergilèze il s'agit d'un projet qui démontre un « Minimalisme
éthique ». Un minimalisme, qui ici renonce a la
monumentalisation du logement, et l'architecture autobiographique, et
rentre dans le système symbolique de la ville (ref texte)
Le système symbolique de la ville
transiterais, d'après B.Huet, dans la typologie, il s'agit selon lui
d'un « système de la typologie » et que c'est a travers
celui-ci que « transitent l’ensemble des hiérarchies de
significations et de règles qui régissent la morphologie urbaine ».
A première vue, la similarité du
projet avec ces voisins haussmannien nous marque, elle nous amènerais
a qualifié ce type d'une abstraction Haussmannienne. C'est peut être
un rare projet de logement avec une visée typologique. Cependant il
possède un travail très raffiné sur la rationalisation.
Tout le
travail de rationalisation du logement « minimum »
effectué par les architectes du mouvement moderne n'avait pas de
visée typologique.
Là, apparaît un nouvel entre-deux qui
découle de l'abstraction : un entre-deux entre la
rationalisation et la typologie.
Le système
structurel en béton (voiles périmétriques et façade porteuse
constituée de poteaux et de poutres-allèges) permet de grandes
portées, et supprime ainsi tous points porteurs intermédiaires dans
les logements.
La façade est composée de larges alvéoles en béton brut où alternent des châssis coulissants en aluminium et des panneaux opaques en inox. Ces éléments sont implantés au nu extérieur des façades afin de renforcer la lecture monolithique du bâtiment.
La façade est composée de larges alvéoles en béton brut où alternent des châssis coulissants en aluminium et des panneaux opaques en inox. Ces éléments sont implantés au nu extérieur des façades afin de renforcer la lecture monolithique du bâtiment.
Nous pourrions considérer cette
« abstraction » comme un certain archétype du bâtiment
Haussmannien. La mise en place de cet archétype suppose un choix de
signes a communiquer pour faire rentrer en résonance le projet et le
contexte.
Les architectes n'ont pas choisi de
respecter la hiérarchie entres les étages, ni la forme des
fenêtres. Le signe principal est celui de la toiture – La toiture
validerais l'appartenance du projet au contexte, tout en permettant
une liberté au reste de la façade. De même le rez-de-chausée est
en cohérence avec ces voisins.
Le premier regard posé sur le bâtiment
permettrais cette compréhension. Un second regard, plus averti, nous
permettrais de voir plus précisément la composition plus complexe
de la façade. Plus que rentrer en « dialogue »
avec son contexte, le bâtiment permet la mise en place d'une
conversation avec celui qui s'y intéresse – c'est a dire le
constituant principal du contexte, l'habitant.
Notre
approche, délibérément ancrée dans l’histoire de l’architecture
et des formes urbaines, tout comme dans l’imaginaire des
constructions plus ordinaires, vise avant tout à faire de chaque
projet un champ d’expériences nouvelles, en terme de conception,
d’usages et de perceptions. Face aux contradictions inhérentes à
tout projet (programme, contexte, budget…), nous cherchons
l’énonciation lisible et tranchée de ses fondements, et tentons
d’affirmer dans toute situation, le primat de l’expérience vécue
et des sensations. Enfin, dans un contexte culturel où prime
l’impératif de nouveauté, nous tentons fermement de proposer des
architectures plus circonstanciées, dont la distinction serait
proportionnelle à la stature, discrète ou orgueilleuse.
C'est précisément cette capacité de
conversation par l'utilisation un signe contingent qui oppose ce
projet aux gesticulations des ornements post-moderne qui viserait
plus a convertir. Selon B.Huet « L'architecture aujourd'hui ne
peut donner qu’une réponse contextuelle » qui dans la
plupart des cas se suffirais a le décrire, s’insérer ; cela
sous entendrais une soumission terrible du projet a la ville, comme
indique E,Lapierre dans « La Ville contre l'architecture »
en 2001.
C'est dans cette optique que le projet
se libère de la contrainte extrême de la continuité pour dépasser
l'existence dans son contexte, et affirmer sa présence. La présence
du projet, permet en plus du respect du contexte : une capacité
a ce que le bâtiment puisse lui même devenir référence dans la
continuité de l'histoire de la ville. - Un activisme contextuel
L'activisme contextuel et le
positionnement éthique permet de résoudre la 4ieme dimension de
tout contexte : le temps. La question de la durabilité et des
plus urgentes aujourd'hui et les architectes réussissent par les
moyens conceptuels que nous avons étudié avant a faire un projet
contemporain qui tend vers l'intemporalité – car pour Grisha
Bourbouze l'intemporalité, et juste un autre mot pour durabilité. Cette intervention dans toute sa
complexité permet peut être de forger une idée de la ville, ne
serait t'elle que passagère, en effet, dans les les mot de B.Huet
« aucune societé ne peut se passer d'avoir une idée de
ville »
La conclusion logique de cet exposé
serait donc de comparer la conclusion de l'article de B.Huet avec le
projet en question.
Déjà
certains architectes, et non pas les moindres, sont prêts a accepter
une situation nouvelle ou l'architecte s'effacerait devant l'évidence
de l'architecture et l'architecture devant la nécessite de la ville.
Bourbouze & Graindorge se voient
comme d'éternels débutant, a la fois naïf et informé, ils
s'effacent devant l'architecture, mais leur architecture coopère et
enrichi la ville.
Il serait peut être mieux de dire :
l'architecte s'effacerait devant l'évidence de l'architecture et
permet a l'architecture de participer a la nécessité de la ville.
Gregor WATSON
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